Arriver à Boscoville : le séjour en « banlieue »

Arriver à Boscoville : le séjour en « banlieue »
Maquette de Boscoville. Photo fournie par M. Jean-Paul Déom
Maquette de Boscoville. Photo fournie par M. Jean-Paul Déom

Quand un jeune arrivait à l’internat de Rivière-des-Prairies, il était accueilli en clinique d’observation appelée « la banlieue » de Boscoville. Le centre se targuait d’être « sans clôture ni barreau », mais sa banlieue était pourvue d’installations sécuritaires. C’était un choc pour certains d’y mettre les pieds… Pendant les premières décennies, on demandait aux arrivants d’abandonner leur uniforme de « bum » — chaînes, bottillons, etc. — pour revêtir le t-shirt, le jean et les espadrilles de l’adolescent jugé « normal ». Ressentie parfois comme une violation de leur identité, la procédure voulait signifier, entre autres, que les gars étaient tous égaux dans la cité. L’approche fut abandonnée par la suite, jugée trop invasive…

 

Au cours des années où la théorie des étapes de la rééducation était en vigueur, la banlieue correspondait à la première phase dite de « l’accommodation ». En principe, le sujet faisait alors une première expérience de vie apaisée et ordonnée, en se familiarisant avec l’équipe d’éducateurs et avec l’ensemble des règles de fonctionnement de l’endroit. Un cadre sécurisant devait faciliter la maîtrise des pulsions et permettre un premier déconditionnement.

 

Certains anciens racontent avoir trouvé l’expérience de la banlieue difficile. Ils s’y sentaient séquestrés, vulnérables… Des gars avaient le sentiment d’entrer en prison. D’autres ont vécu leur arrivée à Boscoville de manière plus sereine…