Dans le réseau des établissements pour délinquants, Boscoville était considéré comme un centre ouvert. Sauf pour l’espace de transition qu’était la « banlieue », les portes n’étaient pas verrouillées et il était facile de s’évader. Les fugues étaient d’ailleurs nombreuses. La soif de liberté, le manque d’intimité, la lourdeur de la vie en groupe donnaient des envies d’évasion. Certains fugueurs revenaient d’eux-mêmes mais la plupart étaient rattrapés par la police.
Boscoville voulait opérer une coupure avec le milieu d’origine des jeunes pour favoriser leur transformation. Les rapports avec l’extérieur étaient donc limités à quelques sorties : cabane à sucre, excursions, camps d’été… Le centre accueillait aussi des visiteurs — famille et amis.
L’évolution du « citoyen » vers sa rééducation donnait droit à des sorties. À ces occasions, la volonté des adolescents était mise à dure épreuve. Pour éviter de retomber dans leur mode de vie délinquant, certains devaient faire une croix sur leurs anciennes fréquentations… Ces sorties étaient parfois déstabilisantes pour les garçons. Au retour, un éducateur les invitait à échanger sur leur expérience.