« BOSCOVILLE ». Quand le père Albert Roger, fondateur, a baptisé son œuvre au début des années 1940, il voulait d’abord rendre hommage à Saint Jean Bosco, un prêtre du 19e siècle qu’il admirait beaucoup parce qu’il avait consacré sa vie à l’éducation des jeunes défavorisés. Mais le terme évoquait aussi sa volonté d’organiser la rééducation dans le cadre d’une cité en miniature, inspirée du Boys Town américain. Au sein de cette petite ville, chacun se verrait confier des responsabilités de « citoyens ». Des échevins et même un « maire » seraient élus par élection.
Au milieu des années 1950, une jeune équipe laïque dirigée par Gilles Gendreau prend progressivement les rênes de Boscoville. On y développe alors un traitement plus complexe de la délinquance juvénile en jetant les bases de la « psychoéducation ». Néanmoins, la conception de l’internat comme petite cité demeure. Lorsqu’en 1954, le centre permanent succède au camp d’été, son architecture est conçue selon le modèle d’une ville.