Qui étaient les « gars de Bosco », ceux que l’on appelait les « citoyens » ? On aurait tort de penser qu’ils répondent à un profil unique. La direction du Centre insistait d’ailleurs pour dire qu’elle accueillait des gars de tous les milieux. Soulignons aussi que, pendant plusieurs années, l’institution avait un statut provincial ; elle hébergeait des adolescents de partout au Québec : Montréal et ses environs, certes, mais aussi Chicoutimi, Sherbrooke, etc.

 

Les règles concernant l’âge d’admission ont évolué au fil des ans. Quand Boscoville n’était encore qu’un camp d’été dans les années 1940, on y accueillait des enfants de 11 à 14 ans. Mais lorsque l’institution devint permanente, elle s’adressa aux garçons adolescents de 16 à 18 ans. Entre 1954 et 1997, les législations en fonction desquelles les jeunes étaient « placés » à Boscoville ont changé elles aussi. Disons en gros que Boscoville recevait majoritairement des jeunes « délinquants » ou « contrevenants », reconnus comme tels par le code criminel fédéral. Mais on y trouvait aussi des cas dits de « protection » (en vertu des dispositifs provinciaux). Il s’agissait alors de jeunes en difficulté, susceptibles de s’orienter vers la délinquance.