Pour les concepteurs de Boscoville, le traitement d’un jeune inadapté devait se faire à l’extérieur de son milieu d’origine. L’internat, un milieu contrôlé, était l’espace privilégié pour la cure. Mais l’essentiel de la psychoéducation reposait sur les interactions de groupe et, plus encore, sur la relation jeune-éducateur. Tous les moments de la vie quotidienne et tous les échanges entre individus étaient vus comme susceptibles d’entraîner des prises de conscience et des changements de comportement chez les jeunes, en autant qu’ils soient accompagnés de manière professionnelle. Des entretiens individuels réguliers avec chaque adolescent ainsi que des thérapies de groupe étaient inscrits au programme. L’expression de soi se présentait donc comme une alternative à la violence. Au gré des expériences quotidiennes, on espérait que l’adolescent intériorise le schème de valeurs positives de l’éducateur. La responsabilité de ce dernier était donc immense…