
Boscoville a d’abord germé dans la tête d’un membre du clergé : le père Albert Roger de la communauté des clercs de Sainte-Croix. D’une certaine façon, on peut dire que ses racines religieuses ont eu une influence sur le modèle professionnel. Rappelons aussi qu’avant l’ouverture de Boscoville, ce sont des religieux qui avaient la charge des écoles de réforme, comme le Mont Saint-Antoine, par exemple. Le métier d’éducateur laïc restait donc à inventer…
Accompagner les « citoyens » de Boscoville dans leur démarche de transformation était une tâche exigeante. Rares étaient les congés pour les éducateurs qu’on encourageait à être présents le plus possible dans la vie des jeunes. Une forte éthique d’engagement imprègne donc la jeune profession. À l’époque pionnière, des membres de l’équipe vivent à temps plein sur le site avec leur famille.
C’est ainsi qu’on peut percevoir, aux sources de la psychoéducation, une sorte de tension entre vocation et profession. D’un côté, le don de soi est valorisé, de l’autre, on se réclame de la science, d’une pratique formalisée et on insiste sur la formation universitaire.