C’est dans la controverse que Boscoville, naguère le fleuron des institutions québécoises de protection de la jeunesse, a fermé ses portes en 1997. Le contexte du « déficit zéro » et du « virage milieu », de même que l’orientation administrative du nouveau réseau des Centres jeunesse expliquent en partie cette décision. Il faut dire qu’à la veille de l’an 2000, plusieurs aspects de l’approche développée au sein l’internat ne semblaient plus au goût du jour. Dans une société au rythme rapide, la perspective d’un séjour long en institution pouvait paraître d’un autre temps. La montée des droits de la jeunesse et la démocratisation des rapports intergénérationnels n’avaient rien non plus pour encourager le développement de rapports thérapeutiques aussi intenses en milieu résidentiel. Enfin, la dimension oblative de la culture du travail à Boscoville cadrait désormais mal dans un contexte de syndicalisation et de technicisation de la relation d’aide. L’annonce de la fermeture a créé un véritable émoi. Des anciens se sont mobilisés, ont pris la parole dans l’espace public. Les médias se sont emparés de l’affaire. Encore aujourd’hui, plusieurs regrettent la fermeture d’une institution à laquelle ils sont demeurés attachés.
Vidéo maison de la cérémonie de fermeture de Boscoville (extraits). Gracieuseté de Bruno Bélisle.