Selon les propos des anciens, les années qui suivent immédiatement la sortie de Boscoville prennent souvent, l’allure d’un chaos. Elles sont marquées parfois par des rechutes dans la consommation ou la délinquance. Puis, la majorité de nos témoins évoque un retour à l’équilibre, plus ou moins précaire selon les cas… Mais qu’en est-il à long terme ?
Sur le plan professionnel, 12 des 16 pensionnaires interviewés ont dit connaître — ou avoir connu, pour les retraités — des carrières satisfaisantes, s’étant investis dans différents domaines : informatique, mécanique, vente, etc.
Certains anciens ont plutôt mis de l’avant leur succès familial ou leur stabilité matrimoniale comme autant de signes de réussite. D’autres ont révélé avec honnêteté des soubresauts : divorce, enfants placés en centre jeunesse, tensions familiales, etc. Quelques témoins ont tenu à souligner qu’on ne quitte pas la délinquance comme on active un commutateur.
Quels qu’aient été les aléas de leur cheminement ultérieur, la grande majorité des anciens « citoyens » de l’enquête ont souligné le jalon important qu’avait été Boscoville pour eux : « un énorme tournant », « un tremplin », disent-ils. L’écho est semblable du côté des anciens éducateurs : Boscoville fut souvent une expérience professionnelle marquante dans leur carrière.